Lac Kivu - Ville de Bukavu - A l'Est de la RDC

The perspective of eternity is not a perspective from a certain place beyond the world, not the point of view of a transcendant being; rather it is a certain form of thought and feeling that rational persons can adopt within the world (John Rawls).



Saturday, April 18, 2009

THE RESPONSIBILITY TO PROTECT ?




Les forces de l'ONU en RDC. Pourquoi faire?







After reading the book about the responsibility to protect, another question came quickly to my mind: what may happen when a country is attacked by one of the big donor of the UN? The meaning of a word depends on its context. Let us focus first on the concept and then apply them in the case of RDC.

First, what are the responsibility to protect and the duty to prevent? It is a doctrine that holds two principles: that the state has the responsibility to protect civilians from mass atrocities and that when the state fails, the international community has the responsibility to protect the civilians. That responsibility embrace three specific responsibilities: to prevent, to react, to rebuild. In Africa, what is a state? How do we understand the international community?


In the western countries, the state is the result of Westphalian Treaty that consecrated the autonomy of the territory at the international level. Officially and unofficially, there is no authority above these western states. Their independence and self-determination are non fictive. They treat each other as equals. In Africa, these countries have been the colonies relying on the western countries. The states were born from the commercial trade and the colonial violence. After the independence, the white master has been replaced by a shadowy black master in the same order of violence (dictatorship, rebellion, war, exploitation etc.). And so, the state does not represent the population. In some country, it is a system of coercion against the population. The army is used by the rulers against the population. Democracy is a fair game for illiterate population. How can a state reduced to an elite in economic, political and military power protect civilians? In many countries, those who run the state are backed by the western countries which play the role of the so called international community. The ‘state’ which is a small portion of the population having all the means of force and of production is often the survival of the colonial system or the proxy of western countries willing to protect their interests. To protect the civilians becomes difficult since no one can be judge and jury.


But sometimes the interests are different and these former colonial powers may fight over their former colonies. We see it in Rwanda with France against Anglo- Saxon countries. Who has the responsibility to protect when the is no state as such in a country and when the ‘international community’ don’t stop fighting over their influence in a region ? What may happen in a region which does no longer have any geostrategic interest after the collapse of the communism? The responsibility to protect becomes a heavy duty to avoid. In DRC, British, Canadian and American corporations through proxy armies are fighting against China which signed with the elected government a contract today denied by the rebels. And the United Nations are negotiating ad infinitum to send three thousand “fight-watchers”.


The United Nations have the moral authority to authorize the military action ‘on behalf of the entire international community’. But the UN does not have its own army, police and its budget depends on the contribution of its members. And so, the responsibility to protect or the duty to prevent conflict depends on the power of the countries called to save civilians.


What does the UN mean to the displace people in the Eastern Kivu? They now know these countries do neither waste their money nor send their soldiers to die for the love of some barbarian tribes involved in slaughtering each other. The peacekeepers of the UN are seventeen thousand concentrated where there is coltan, diamond, copper, bauxite, and other natural resources exploited by these western companies. We are very far from these wonderful documents of the UN (The responsibility to Protect, for example). The state is a legal system that legitimatize the supremacy of a bourgeois class backed by the former colonialist (cfr Franz Fanon, Kwame N’krumah etc). The international community is a moral notion to frame a practical consensus among the ‘great powers’ in the game of “the Grand Chessboard” (Zbigniew Bzezinski). I write and write about the multidimensional peacekeeping operations of the UN; I still have doubts about the efficiency of the so called international community. Before even thinking about the duty to prevent, I suggest the reform of the UN.
Karma-Yoga

L'ARTISTE CONGOLAIS ET LE NIHILISME AFRICAIN



Koffi Olomide: Ndomboro ya soro...
















Juste quelques libres propos de ma tete a la plume...

Oui, Koffi devrait faire un concert de harambe pour aider les femmes violees.Oui, Koffi devrait etre plus sensible et plus patriote. Oui, Koffi est artiste et pas politicien. C'etait le raisonement des compatriotes fanatiques de l’artiste. Par contre les intellectuels critiques, accepter son geste. Tout au plus pensaient-ils qu'Il aurait du instrumentaliser sa musique pour collecter des fonds et aider les femmes violees. M'enfin, il aurait du etre plus sensible ou patriote mais bon il est artiste et pas politicien. Vous blaguez!!!!

Qu'est-ce que l'art? De quel art s'agit-il? On peut bien aller faire un concert devant les fours crematoires ou les chambres a gaz de Hitler et se dire qu'on est pas politicien mais artiste et en cela on a raison en fonction de son jugement personnel. mais justement il s'agit de jugement politique, de l'entendement au sens kantien. C'est vrai, apres tout, Koffi n'est ni militaire ni politicien; c'est un troubadour qui amuse les publics en serinant quelques ballades moyennant des sous. Le reste c'est l'affaire des politiciens. A chacun son metier!

Non, je ne l'ai pas condamne. Je deplorais plutot une naivete et une ignorance qui m'ont fait peur parce qu'elles relevent effectivement de l'absence de pensee.Croire que l'ampleur du drame congolais se reduit a du patriotisme, a de la sensibilite ou plus grave en attribuer le tort ou la responsabilite aux seuls politiciens c'est cela qui m'effraie. Cela s'appelle la banalite du mal, longuement analysee par Hannah Arendt a la suite de Kant.

Eichman dont parle Hannah Arendt etait simplement un citoyen quelconque, un rouage dans la machine nazi. Il remplissait consciencieusement sa tache en bon fonctionnaire. Il n'etait ni Hitler, ni Rommel, ni rien de ces cadres allemands... Il etait comme ce genre de personne qui se disent artiste, cultivateur et non pas politicien ni militaire. Mais l'artiste c'est juste des chants et rien de plus? Et le cultivateur juste des pommes et rien de plus ? Toute l'humanite se reduit-elle a sa fonction, aux besoins primaires etc?

Et c'est la que Koffi me desole: une carence effrayante de reflexion, une etroitesse de vue et d'appreciation qui rend aveugle et inhumain sans s'en rendre compte. ce n'est pas une affaire de sensibilite: c'est un aveuglement de l'entendement. Limite et volontairement obtus, on s'en tient la. On n'y peut rien. Le succes, l'argent, le cadre etroit de son deploiement existentiel appauvrit et raccornit les dimensions interieurs d'humanite. Et il y aura toujours des raisons pour justifier cet 'etiage'.

Inconsciemment, il parle de stade, de billet, de l'hotel, de personnalites politiques, de Nkunda etc... Il ne se rend pas compte du prejuge social et de distorsion dans lesquels sombre sa maniere de nommer la realite, d'organiser son discours pour justifier ses actes. On y voit une description naive avec des criteres superficiels du langage economique, du chiffre mediatique, de la propagande politique. Pas un recul face a l'evenement, pas une reflexion seconde sur la guerre, pas une consideration sur sa production musicale en temps de detresse ou de sa propre humanite dans une situation de catastrophe. C'est le langage banal de fans, de visa accordé, d'une concepton irénique de la paix etc... Encore une fois, on se rappelle la critique du jugement de Kant ou les oeuvres de Franz Kafka. Ou situe-t-il la genese anthropologique? C'est là tout le drame non seulement des politiciens, meme des artistes, des eveques, de moi aussi au point que j'ai renonce d'y penser vraiment. C'est un abime sans fond, le drame congolais et Dieu seul sait ce qui se passe avec cette invasion rwandaise legalisée...

Non, le patriotisme n'est qu'une forme politique de médiation de ses allégeances depuis la natalité. Au-dela de ces appartenances, il y a le patrimoine d'humanite que l'artiste, bien au-dela des frontieres linguistiques, geographiques etc... experimente avec une gravité a la mesure de son talent. Ce qui est en jeu dans le drame congolais, c'est la distinction des frontieres entre le 'ciel' et 'l'enfer', le tolerable et l'inadmissible, l'injustifiable.

Si on limite le drame congolais a la politique politicienne, la on sombre dans le cloisonnement au niveaux des faits et non pas de valeurs qui leur donnent une quelconque signification. C'est presque l'absence de réflexion sur la responsabilité ou l'engagement a differents niveaux. Pensons un peu La Peste de Camus. Ce n'est pas une question de fundraising pour soulager des miseres ou de sensibilite sur des misereux ou de patriotisme qui le dresserait contre les Rwandais dans un jeu de miroir affolant.

C'est Mitterand qui disait que la souffrance d'un seul fait e tour du monde et l'atteint a la jointure des poumons. Rwandais ou Congolais, on n'est plus dans ces distinctions qui sont des accidents de l'histoire. Pour l'artiste, la souffrance n'a pas de couleurs. Je ne le condamne pas d'etre alle au Rwanda. Il pouvait aller meme a Kampala ou a Rutshuru c'est la meme chose tant qu'il reste prisonnier d'une imagerie de saltimbanque dans les oeilleres d'une thematique musicale a l'eau de rose.

Certains ont deja contemplé La Guarnica de Picasso, ou tu a deja lu les ecrivains comme Primo Levi ou Soljenyitsine ou plus simplement la musique d'un Bob Marley. A moins de faire du dadaisme... l'art n'est pas une neutralité glauque à l'écart d'une humanité dont la politique prendrait le monopole. Ce qui est en jeu dans la situation congolaise c'est plus qu'une question de frontieres, de ressources naturelles, de femmes violees etc...c'est pour utiliser le langage apocalyptique de la bible l'horreur du mal, c'est l'abime des profondeurs humaines, le cataclysme des Etats en faillites et des societes en decomposition... Et on attendarit d'un artiste une vision plus dense. Pourtant, une societe se meurt quand il manque ces visionnaires qui anticipent, qui voient le mal dans toute son ampleur et tirent la sonnette d'alarme. Et dans certaines societes, justement l'artiste est plus prophetique qu'un politicien...

Quand j'evoque sa naivete et son ignorance qui me font peur c'est pas une question de patrie ou de sensibilite psychologique a un drame social. C'est plutot cette absence de lucidite sur ce qui fait l'homme, la societe.... ce n'est pas son egoisme qui n'est au fond qu'un reflexe naturel a tous les hommes. C'est plutot un raisonnement superficiel, une banalite deconcertante etc... Et meme le journaliste qui l'interrogeait ne possedait meme pas une information adequate pour etablir les faits reels dans cette imbroglio de guerre etc... Et apparremment, tous on baigne dans cette ignorance crasse malgre la masse d'informations qui inonde nos boites mail. C'est un echeveau difficile a demeler...

On a lu la poesie d'Holderlin par exemple. On n'a pas besoin d'etre diplomé ou erudit pour penser deep. C'est davantage une meditation sur les enjeux reels au-dela des apparences et des illusions du pouvoir. Pourquoi certains dictateurs craignent les artistes? Pourquoi un Vaclav etait plus redoutable qu'une milice? Un art qui se cantonne a la fonction ludique, un artiste qui compte sur les billets verts de ses fans, une distinction factice de l'art et de la politique, un patriotisme qui se definit comme un dressage contre les 'allochtones' (si le mot existe), une sensibilite qui se console dans quelque geste de commiseration etc... autant de manieres de voir qui font probleme. Pour finir, qu'est-ce qu'un leader d'opinion ?

Karma-Yoga

AUTONOMIE POLITIQUE EN RDC



Aide-toi, le Ciel t’aidera !

On peut reflechir sur le role de Dieu en situation congolaise de detresse.

1. La raison instrumentale. Je voudrais remercier celui qui a inventé l'internet pour nous aider à communiquer. Pendant qu'à MIT (Cambridge) ou à Sillicon Valley, ces ingénieurs de l'informatique galopent de découvertes en découvertes, au Congo l'enseignant, l'infirmier et le militaire sont les parents pauvres de l'Etat. Faut-il prier pour cela ? Dieu n'y est pour rien.C'est plutot une question d'organisation sociale, de droit et d'efficacite technologique. La Chine qui nous “colonise” à présent n’est peut etre pas un pays des ‘pieux’ mais de travailleurs assidus et habiles. Organisons-nous!

2.Les fonctions régaliennes de l'Etat. En lisant curtains psaumes sur la vengeance de Dieu, je vois d'une part un défenseur de la notion de Dieu Juge clément et d'autre part un avocat de l'homme victime qui confond le devoir légitime d'assurer sa sécurité avec l'attribution à une quelconque divinité du pouvoir de vengeance. Dans les deux camps, on reclame justice mais la ou l'un confie cette tache au Dieu vetero- ou neo-testamentaire qui convertit le "meurtrier", l'autre souhaite quand meme etre restaure dans ses droits. Il faut peut-etre placer ces psaumes dans leur contexte socio-politique: l’impie et l’arbitraire triomphent dans un societe sans foi ni loi. Au Congo, toutes nos prises de position peuvent etre tassees en une seule verite, triste et terrible: la nation congolaise est un conglomerat des groupes ethniques, politiques, militaires enfermes dans le piege du "sauve-qui-peut". Le desir de vengeance ou l'attribution de la justice a Dieu ce sont les differentes formes du meme aveu: l'Etat demissionnaire de ses fonctions regaliennes. A cote de la plainte du psalmiste, je suggere que nous pensions aussi au role subsidiaire des institutions autres que l’Etat. Car une societe c’est plus que l’Etat, l’Eglise etc… C’est nous.

3. Le silence de Dieu. Aux cotés de formes d’hyperreligiosité africaine et congolaise, il est possible d’entreprendre une étude de l’athéisme,de l’agnosticisme, de la “croyance” éprouvée aussi bien dans les traditions religieuses africaines que dans les formes actuelles de pieté. Les grandes crises ont peut-etre l’avantage de pousser plus loin les limites de nos croyances habituelles. Essayons d'admettre, juste pour une fois, que Dieu ne répond pas à la prière et des justes et des 'injustes' (car ils prient aussi). Apprenons à vivre notre foi dans ce silence parfois douloureux. Avoir des réponses à toutes les questions humaines sur Dieu c'est peut-etre nous leurrer sur nos limites humaines ou refuser le dépaysement nécessaire au murissement de toute foi. Bien plus, distinguons l'historicité de la révélation du mystère insondable de Dieu.Les théophanies sont peut etre déchiffrables mais le mystère restera toujours un privilège de Dieu. C'est la fameuse théologie apophatique. Concrètement, admettre la dimension anthropologique de la vengeance, de la réparation, du pardon ouvre le champ au pluralisme théologique sur les conceptions de Dieu de la tradition juive, chrétienne, musulmane, africaine etc... Dans nos modes de credence aussi, organisons-nous !

4. Les limites du dialogue. Il est de bon ton de proner le dialogue avec "l'ennemi" ou de garder sur lui un prejuge favorable. Mais que faire quand ses actes decoivent de facon permanente toute bonne foi ? Mais qu'arrive-t-il lorsque ce dialogue ne marche pas ou lorsque les accords ne sont pas respectés ? Lusaka, San City, Goma etc...Il y a ce grand stratege qui definissait la guerre comme l'art de faire la politique autrement; il voulait probablement parler des cas ou tous les moyens pacifiques sont epuisés. Jeune vicaire zele, je me revois encore gravissant la montagne de Mangengenge avec un bataillon des pelerins armés de chapelet, priant pour la paix et le dialogue, pendant que “la bas les autres” developpent la strategie machiavelique de “talk and fight”. Pourquoi Dieu a-t-il prefere vaincre Lucifer plutot que de le convertir ? Dans certaines circonstances, ni la priere ni le dialogue ne sont une panacee. Ce qui pose la question de l'autonomie et de la responsabilite attribuee a l'homme par un Dieu promoteur de la subsidiarite. A cote de prieres, il y a lieu de penser a une classe des diplomates talentueux et de valeureux militaires qui auront pour saint patron respectivement St Raphael et Michel-Ange. Dans nos formes de piete, organisons-nous !

5. La foi et la force. Contrairement aux pacifistes Mennonites par exemple, l'Eglise catholique semble avoir une position realiste sur l'usage de la force et donc sur le role de l'Etat en ce qui concerne la securite exterieure par la diplomatie et l'armee. Apres l'attaque du 11 Sept, les Eveques americains ont ecrit leur lettre 'Living with faith and hope after september 11' dans laquelle ils evoquent le pardon, le dialogue et… l'usage de la force comme moyen de "contre-terrorisme". Ces braves eveques ont une position nuancee mais ferme sur l'armement nucleaire ! Je repete un truisme: au Congo, ce qui manque ce ne sont pas les prieres de conversion mais peut etre la conversion elle-meme ou simplement un Etat de droit. Ces zones troublees de l’Est ou de l’Ouest ce sont un espace d'anomie ou la violence insensee a fait place a la loi. l’Etat ayant abandonne le monopole de la violence legitime, ce sont des ‘hommes forts’ (et peut-etre pas Dieu) qui s’en emparent aussi bien dans le gouvernement que dans les rebellions. Comment y instaurer la loi, la securité, le droit ? Concretement, cherchons a exercer les mecanismes de controle et d'accountability sur ceux a qui revient cette charge. Car, a defaut de ne pas repondre a ces questions, on finit par remplir le vide de l'Etat par les divinites tutelaires. Aide-toi, le ciel t’aidera.

6. Les emblemes de l'identite nationale. Pour finir, admettons que Jesus ait pardonne a ses bourreaux.Serait-ce l’unique image valuable de Jesus en contexte conflictuel ? Toutes ces christologies calquees sur le concile de Calcedoine et d'ailleurs, tous ces "re-ecritures d'un Jesus ancetre, guerisseur etc... ce sont des reponses justes a des questions precises. Sans preter le flanc a une quelconque heresie, je reve d'une christologie d'un Jesus 'historique' en colere dans le Temple saccage qu’est la RDC. Voyons: il traite Herode de renard, il bastonne les vendeurs dans le temple, il s'attaque aux pharisiens avec des 'philippiques' memorables, il paie les impots et se fait "aumonier" des militaires a qui il prodigue des bons conseils etc... Eh oui, il voulait purifier le Temple, parfaire la Loi, initier une Nouvelle Alliance. A cote de l’erudition des exegetes, je tenterai une lecture politique de ces actes: ce sont autant des symboles sacres pour une communaute de destin. Quelle est notre relation affective au drapeau, a la constitution, a l’hymne, a l’histoire etc ? Concretement, cherchons a revaloriser les emblemes qui reconcilient nos differences et dans lesquelles nous nous reconnaissons comme une Nation Unie. “Unite we stand, divided we fall”, disent nos amis Yankees.

Apres avoir dit tout cela, que faire ? Organisons-nous ! Il y a lieu de reflechir sur les exigences de la redemption dans l'offre du salut.
Karma-Yoga

RELIGION AND HUMAN SECURITY IN WARTIME

RELIGION AND HUMAN SECURITY IN WARTIME
Reflection on the Dialectic of Oppression and Resistance in the Congo (DRC)
A STL Thesis by Emmanuel BUEYA

I chose the subject for my Thesis because it is both theologically and personally close to my heart. Having been brought up in the Democratic Republic of Congo, having learned from the tradition, the stories, the joys and the sorrows of my people about the past behind their present; and having, in my theological studies and training, become deeply concerned about the role of religion in the struggles of the people from whom I come, I felt that this study would help me personally and, by extension, lend some faint light of hope to the people for whom I have so much love. This light of which I speak is not the sun at noon, but more the first rays of the morning light and, perhaps the last glimmering of the evening sun. It is, nevertheless, an honest and heartfelt attempt to bring together, in some sensible form, the deep scars of hurt, the present situation and the possibility of healing found by the reverence of what went before and of the hope of what can come from a sincere understanding of the two.

My argument is that something is wrong with the perception, practice and opposing views of religious practice and understanding in the Congo. There is a reason for this wrong and the misunderstanding which keeps the people of the Congo in a state of subservience. I suggest a means of correcting this wrong. The means I suggest has as, its essence and understanding, a tolerance and a forceful faith in a sound theology that neither minimizes the past or the tradition nor flaunts a Christianity that continues to keep the people of the Congo in this state of subservience. I see the freedom won by Christ, the love He taught and the oppression which He condemned as a catalyst for moving the people of the Congo to a greater sense of freedom and a cognitive understanding of their past, their traditions and their faith. At the same time, I propose that a Christian Catholic Theology which comes from a sensus fidelium and, is, at the same time, true to the unsullied message of Christ, has the possibility of helping the people of the Congo to realize their destination as redeemed and cherished people of a loving God. Christ came and brought a sword. He came that they may have life and have it more abundantly.

In order to present my thesis that religion, perceived and practiced as a set of symbolic forms and actions that that can help people to comprehend the conditions of their existence, I attempt to demonstrate how religion can empower people and give them the courage and the will to overcome oppression. I attempt to do this by: (1) analysis of the current situation of the Congolese People entangled in the web of foreign domination, regional invasion and local oppression.(2) a hermeneutic interpretive reflection of resistance to oppression as a process of conversion to freedom and from impoverishment to self-reliance.(3) An anthropological reflection of the current and deeply imbedded poor sense of self of the Congolese People and how a social imagination renewed and reformed by this reflection will enable them to be more self-determining. As a result of these three reflections, I hope to demonstrate how religion will no longer be just another chain of subservience but a means of freedom proclaimed by Christ echoing the words of Isaiah: "I came to set the captives free".

CESAIRE ET LES AUTRES





Le grand cri negre ne se fera plus entendre?

Césaire, Senghor, Hebga, Jean-Marc Ela, ont fait leurs histoires et accompli leur mission. Personne ne pourra contester la pertinence et la grandeur de cette mission. Pensant aux oeuvres de Césaire, j'ajouterai la pièce théatrale 'Une saison au Congo' qui honore si bien notre héros national Lumumba... Je mesure simplement ce qui en reste en ce moment. Je distingue donc leurs oeuvres (grandioses) ou leur personnalité (fort respectable) de leur impact actuel (minime) ou à désirer (l'herméneutique s'en charge). Wole Sonyinka a eu ses avis bien célèbres sur la négritude. Dans 'Carnets d'Amérique', Mudimbe a une conversation fort lumineuse avec Léon Gontran Damas sur les limites de la négritude. Il y a déjà et il y aura des thèses et de monographies pour louer ou désavouer ce courant.
Le problème n'est donc ni Aimé Césaire ni leur négritude. Au pays de la bienséance, on ne critique pas les morts. Meme les pires dictateurs ont droit aux éloges. Mon tort -s'il en est un- c'est la lenteur à y aller. Le point ce n'est pas Aime Cesaire que nous pleurerions avec la meme affection filiale apres les Hebga et les Mveng. Le point, pour éclairer encore, n'est pas de nier la valeur intrinsèque de leurs écrits. Il y a assez de publications pour témoigner du génie de Césaire (entre autre l'oeuvre de notre compatriote Georges Ngal et tant d'autres).
Notre pointe remonte plus loin: nous interrogeons l'Afrique actuelle à partir de cette négritude plus chantée que vécue, à partir de ces patchwork des Afriques embellies de Youtube, à partir de ces idéologies sélectives de génocides et de ethnic cleansing... C'est la que nous attirons l'attention des Africains sur cette vigilance critique chère à Eboussi. Je croyais tout simplement qu'il etait possible de penser autrement, de susciter un autre type de discours plus rigoureux et plus prometteur par rapport aux repétitions stériles et aux fixations dantesques auxquelles on nous habitue dangereusement.


Encore une fois, ma pointe c'est cette 'foule qui ne sait pas faire groupe'. Ce qui fait notre identité, ce n'est pas simplement le fait d'etre noir. C'est plutot un projet commun qui structure notre etre ensemble. A present, cela manque apparemment et donc je ne vois pas ce que j'ai de commun avec un Interhamwe qui viole mes compatriotes congolaises ou avec un Gambien de tel ou tel village. Pensons un peu à l'Orphée Noir de Sartre, interprétant existentiellement la Négritude. Hier, ils étaient mobilisés pour les indépendances et c'etaient des ‘gars’ sincères ou en tout cas de bonne foi: les Alioune Diop, les Cheikh Anta Diop, les Cesaire. Pensons à Légitime Défense, Présence Africaine etc... Et donc c'est la lutte commune qui peut partiellement expliquer cette négritude commune. Et lorsque les Senghor sont devenus des présidents, que s'est-il passé? Cheikh Anta Diop a eu du mal à faire la politique dans son pays... Et bien d'autres calamités au Ghana, en Guinee etc... C'est là le point d'interrogation: c'est meme quoi cette Afrique ou cette race par rapport au cycle du temps depuis la période Pléistocène jusqu'à l'effrondrement actuel des glaces d'antarctique? Un nombrilisme dont jil faut redouter l'inefficience.


En d'autres termes, on a beau vanter les théories des Senghor et autres, on a beau commémorer les génocides, on a beau brandir à la face du monde quelques beaux paysages de l'Afrique joyeuse etc... Et puis après? Sommes-nous mieux? C'est un peu comme glorifier le salut en Jésus. Personne ne niera sa passion glorieuse. Et les arbres comme les pierres peuvent chanter son oeuvre millénaire... Mais cela ne nous empeche pas de poser la question: en quoi son message sauve l'Africain hic et nunc? Il ya une quinzaine d’années, nous lisions les productions des Mbembe (‘Ecrire l'Afrique à partir d'une faille’), les Célestin Monga (‘Anthropologie de la colère’), les Paul Ngoupande, les Daniel Etounga-Mangouelle, les Axel Kabou. Douze ans plus tard, non notre scepticisme mais notre reserve et notre préoccupation pour cette 'Afrique' demeure.


Après tant d'idéologies et théories sur l'authenticité, l'humanisme, l'Ujamaa, le Consciencisme etc..., le cimétière africain ne manque pas de héros et d’idéologies défuntes. Nous sommes en droit légitime de laisser se reposer Nkrumah aux cotés de Mobutu etc... Après avoir vanté les prouesses du Père-Fondateur, du genie africain, du héros de l'independance (ce qu'ils sont reellement) etc... ou en sommes-nous ? Cela nous aide-t-il à “etre par soi et pour soi selon l'ordre qui exclut la violence et l'arbitraire” pour reprendre un ancien jésuite.
Karma-Yoga

CESAIRE NOTRE AIEUL



Un siege vide: le bao s'en est alle...













C'est agréable d'entendre ces poètes déclamer les vers de Césaire. Mais la question que nous ne posons pas c'est de savoir d'ou parle Césaire. On a beau vanter le baobab ou l'immortel Césaire. Mais cela change quoi à la condition africaine? Les douleurs passées nous ont-elles instruits? Assumons-nous notre responsabilité historique sur la question de race, ethnie etc...
Il a écrit 'Une saison au Congo'. Qu'est devenu le Congo aujourd'hui? Une terre d'agonie.
Il a écrit 'La tragédie du roi Christophe'. Qu'est ce que le Haiti aujourd'hui? Une terre de chaos et de famine.

C'est peut-etre une bonne facon d'honorer Césaire en applaudissant ses vers. Mais sa poésie est plutot un cri douloureux sur le gibet de la colonisation. En écrivant qu'il habite une blessure, il évoque une situation de malemort qui n'a rien d'un roman à l'eau de rose. Voila pourquoi il serait peut etre bon d'ajouter à ces éloges légitimes une lecture contextuelle de sa 'Lettre à Maurice Torrez', de son 'Le Discours sur le colonialisme', de sa Préface au livre de Victor Schoelcher sur l'esclavage, de son intervention sur l'égalite des Peuples d'Outre-Mer etc...

Esclavage, Colonialisme etc ... ce sont des formes historiques du capitalisme si bien analysées par Marx etc... Le marxisme est peut-etre mort mais les conditions qui lui ont donné naissance n'ont pas structurellement changé. Peut-etre nous faut-il explorer les racines actuelles de ce mal qui a suscité pareille protestation poétique et prendre les formes d'engagement conséquentes.
De cette facon, Césaire le combattant politique aura passé le flambeau de la résistence aux générations qui refusent de courber le dos aux nouvelles formes de colonialisme, des rebellions, des guerres civiles et de pauvreté humaine. Ainsi, on serait plus pragmatique sur le terrain politique et économique ou cette Afrique ne représente rien de plus qu'un océan des malheurs.

Autrement, on restera des griots larbinisés plus enclins aux applaudissements frénetiques comme du temps des Dictateurs, des Timoniers, des Pères de la Nation, des Présidents-Fondateurs... Et l'on classerait Césaire au rang d'immortel, de dieu... Ailleurs les philosophies de la Lumiere ont revolutionné les mentalités. Ici, nos poètes sont admirés et loués; ce qui est bien. Mais avaient-ils l'intention de faire de nous des auditeurs médusés de leurs vers? Puissent leur poésie attiser notre soif de fraternité universelle (si elle existe) et faire de la négritude plus une praxis politique qu'une idéologie sentimentale (si elle peut exister).

Karma-Yoga

ELOGE DE LA POESIE IMPOSSIBLE...


L'Ocean Atlantique a Gloucester...




Eloge de la Poesie







Ce qui est merveilleux dans la poésie, c'est la grace de la création d'un monde nouveau, différent et plus beau en protestation aux couleurs prosaiques de l'évidence immédiate. C'est une forme d'espoir que malgré tout la vie est ou peut etre belle et que nous pouvons l'inventer avec les matériaux à notre disposition. C'est une vision plus intérieure qui donne accès à l'alchimie des mots, des gestes... C'est comme une promesse finie d'une réalité 'infinie'.

Ce qui est quasi tragique en poésie, c'est cette exigence de perfection qui laisse insatisfait, en éveil permanent, en attente parfois anxieuse. Cette passivité douloureuse d'attendre l'Aurore qui ne se lève pas, d'accéder aux cordes de la 'lyre des muses' pour dire en un langage inédit l'expérience quotidienne. C'est de la spiritualité lestée d'une transcendance immanente.
C'est de la religion sans dieux. C'est une forme d'anthropologie qui ignore ses contraintes indépassables.

Poésie, Religion, Spiritualité autant des formes de 'mystique' qui ont peut etre le mérite de cautionner une illusion fondamentale: il n'y a rien. Ce ne sont pas des réalités nouménales mais des 'prothèses' à la vie quotidienne pour lui donner sens. Ce “rien” n’est pas le nihilisme philosophique ou les “nada” des mystiques comme Jean de la Croix….

Je ne sais pas très bien l’exprimer. Disons carrément que je me 'mefie' de la poésie: j'ai l'impression d'y etre comme au fond d'une lagune ou la respiration me manque, j'étouffe tout en contemplant au loin un paysage marin splendide mais inaccessible. A la fois ce désir aigu et cette inaccessibilité. Une promesse jamais tenue. Je pense à certains poèmes par exemple dans Elegies majeures de Senghor ou a certains vers du deuxième livre des Eneides de Virgile etc... Au fonds, c'est toujours une desillusion aussi atroce que l'ampleur de l'attente. Lautreamont, Rimbaut, Artaud... des vies tristes, une quete impossible.
Karma-Yoga