Lac Kivu - Ville de Bukavu - A l'Est de la RDC

The perspective of eternity is not a perspective from a certain place beyond the world, not the point of view of a transcendant being; rather it is a certain form of thought and feeling that rational persons can adopt within the world (John Rawls).



Saturday, April 12, 2008

GLITTERS ARE NOT GOLDEN

About 'Africa' , A video song from Fishe


The song was from Fishe and the images were taken from the 'best' places in Africa. Afro-pessimism and afro-idealism are part of the same logic. Images don't tell the truth which is usually related to the viewer. They create only perspectives as ways of constructing reality which is more complex than the dualistic view of 'good Africa' and/or 'bad Africa'. These pictures of the song do not not speak; they help to think. Their meaning comes from the interpretation. The singer is not able to pronounce very well Chaka Zulu. He praises the Fathers of the Independance (Sekou Toure, Nkrumah, Kenyatta etc...). But we all know how these 'great Africans' became worse after the independance to the extent that our grandparents were willing the end of the independance. For example, about Sekou Toure: what he did to Diallo Telly (the first general secretary of AUO) and to many people sent injustly to jail at Boiro... To say 'no' to De Gaule is not enough build a country. I also saw Rice, Powel...how much are they connected to Africa ?

Is being African a matter of race ? Some Western people of good will are more concerned about Africa than some of our leaders. Between Jeffrey Sach and Swani Abacha, who is more involved in the struggle to reduce poverty in the Third World ? Between 'Race Matters' of Cornel West and 'The invention of Africa' of Mudimbe, maybe there is a third way beyond the 'differences (Sacks): cosmopolitanism of Anthony Appiah (cfr Ethics, Religion and International Politics with Fr Hollenbach). I saw some masks in the movie: again those cliches about Africa dancing and singing. I saw the desert: people of Sahel will tell us about hunger. In brief, this is the ideology of colonization, race and so on... But all these pictures may backfire. What matters is maybe somewhere else.
Karma Yoga

Friday, April 11, 2008

THE GREATEST SILENCE: WHO SAID THAT ?

Je viens de suivre le film documentaire ‘The Greatest Silence’ sur les violences faites aux femmes Congolaises. Nous savons que la femme en Afrique est une victime silencieuse dans les universités, dans les entreprises et dans les foyers. Avant que le linceul de l’indifférence ne nous ‘cadavérise’, je voudrais placer un mot au nom de toutes ces femmes congolaises qui sont nos mères, nos sœurs, nos nièces etc. Elles souffrent peut être à cause de ces faiblesses dans la mentalité congolaise:

1. L’égoïsme: “Ce n’est pas mon affaire”. C’est l’affaire de l’Etat ! Les membres de famille de ces femmes violées se sont-ils jamais regroupés pour créer une chaine de solidarité et, au besoin, secouer tout le pays ? C’est plutôt vers l’Occident que l’on se tourne pour mendier la charité. Ceux qui nous dominent savent combien nous sommes mendiants et dressés les uns contre les autres. Ils savent que nous sommes loin de travailler en équipe. Que d’énergie dépensée à nous quereller ! Que des projets de développement ou de réhabilitation envoyés en Occident pour quémander au nom de ces femmes ! Que des complaintes à l’Onu pour supplier de les sécuriser ! Et nous-mêmes dans tout cela ? L’amour de Dieu a été versé dans nos cœurs pour nous aider à porter le souci les uns des autres.
2. La peur: “Evite des problèmes”. Personne ne veut prendre des risques. Colonialisme, dictature, rébellion, invasion. Une tradition de terreur a fait de ces victimes des êtres sans consistance et du Congolais un souffre-douleur de toutes les crises… Où sont les maris de ces femmes chosifiées ? Tétanisés de peur, ils se terrent… Peur de l'Occident, peur de l’Américain, peur de Hiboux... Peur de nous-mêmes entre nous Congolais. La méfiance, l’évitement… Dans ce film, la peur se lit sur tous les visages et transforme des êtres humains en loques tremblotantes. Ceux qui nous dominent nous étranglent par cette corde stressante de la peur. Pourtant nous prêchons un Jésus ressuscité qui veut nous sortir du tombeau de la peur où nous sommeillons.
3. L’ignorance “Tu peux contourner la loi, dis” L’ignorance de la loi nous maintient dans une jungle. Dans ce film, non seulement l’Etat est invisible mais pire les victimes ignorent leurs droits bafoués. Y a-t-il un cartel d’avocats, des activistes de droits humains, des étudiants de droit qui se liguent pour aider à faire connaitre la loi et à la faire respecter ? En DRC, les prisonniers s’évadent des prisons; les brigands reprennent leur vie de bandits. Les fossoyeurs de l’économie nationale se pavanent dans les allées du pouvoir. Et ceux qui nous dominent savent que nous sommes incapables de tenir le bouclier de la loi contre l’arbitraire et la violence. Et pourtant c’est un Dieu du droit et de la justice que nous invoquons.
4. L’amnésie. “Oublie cela, mon cher”. Ce film se termine presque comme si rien ne s’est passé. C’est la RDC: un drame national émeut les Congolais l’espace d’un matin. Puis, ils sombrent dans la léthargie et la nuit de l’oubli. On s’accoutume si aisément à l’inacceptable. On enseigne assidument la bataille de Waterloo ou les guerres puniques mais on se souvient à peine du massacre des étudiants de L’shi, de la marche du 16 février, des millions des morts actuels comme autant de stations de douleurs sur un chemin de croix interminable. Pendant que les recits des génocides font son chemin, au Congo les souvenirs des morts s’estompent au jour le jour. Des dossiers de contrats revisités et classés sans suite. Des fardes soigneusement rangées dans les casiers avec pour mention ‘à suivre’. Les proscrits d’hier seront les héros de demain. Qui peut nous promettre de poursuivre en justice tous les coupables des atrocités actuelles ?Ceux qui nous dominent savent que nous sommes des éternels enfants qui, par oubli, adorent le rocher qui les écrasent. Pourtant la Pâques chrétienne est une mémoire dangereuse pour toute communauté de foi.
5. La logocratie. “On parle seulement, on fait même quoi ?”.Dans ce film, les victimes se résignent à la parole futile et à l’assistance. En RDC, il est courant d’assister aux débats interminables sur fond de malentendu bien entretenu. Sur les chaines de TV congolaises, ce sont des programmes nuls où la dictature de la parlotte abêtit les esprits. De la musique, du théâtre, des campagnes évangéliques, des conférences, des colloques ou des séminaires sont organisés pour célébrer la parole et bégayer devant l’action. Des pasteurs imposteurs qui annoncent des miracles qui n’arrivent pas; des tigres en papier qui promettent des frappes chirurgicales, à défaut de les essuyer proprement. Ceux qui nous dominent connaissent notre inefficience et se réservent le pouvoir de la décision et de l’action. Et pourtant, nous sommes les adorateurs d’une Parole créatrice.
6. La naïveté: “Ils vont investir et nous aurons du travail”: Que savent les Congolais de leur pays, de ses enjeux stratégiques et géopolitiques? Dans la caverne platonicienne, ils attendent… des investisseurs pour les mettre au travail. Dans ce film, on montre les creuseurs de coltan dans la boue de la rivière, les victimes de viol bénéficiaires de la pitié de la Monuc, des soldats qui affirment gagner la victoire par la puissance du viol etc. C’est la RDC. Un espace onirique où le ‘piétisme’ côtoie la superstition, où les dévotions populaires sont à la limite de la magie, où l’hyper religiosité s’accommode de l’anomie sociale. C’est le triomphe de l’impossible: impossible de réhabiliter le courant d’Inga, impossible de reconstruire les routes, impossible de stopper les rebelles. Pour rendre impossible l’impossible, on bascule carrément dans l’enflure de l’irrationnel pour invoquer les dieux. Pour les uns, le salut est aux cieux; pour les autres, il faut se tourner vers Londres, Washington, Paris etc. Ceux qui nous dominent savent cela: ils nous gavent de crétinisme, nous rendant sceptiques sur nous-mêmes et étrangers les uns aux autres. Et pourtant, nous sommes les disciples du Christ Lumière pour tout homme en ce monde.
Les théoriciens de la crise africaine élaborent des traités sur les causes endogènes et exogènes. J’avoue avoir donné dans le panneau de leur rhétorique: le cheval de Troie est dans la tête de chaque Congolais. La lucidité c’est de commencer à s’en rendre compte. Au nom des Mamans congolaises ensevelies dans le grand silence de l'Histoire.
Karma Yoga